Quai des Orfèvres – Légitime défense : une enquête bien ficelée

Lorsqu’un mécène volage est assassiné, les suspects se ramassent à la pelle. Le commissaire Honoré Maria mène l’enquête sur la scène du théâtre du Petit Montparnasse, dans Quai des Orfèvres – Légitime défense. Ses investigations sur le meurtre de Paul Weylberg, collectionneur d’art et séducteur invétéré, le conduisent chez les Martin, des amis de la victime. Belle aime plaire et batifoler avec les hommes qu’elle côtoie, parfois sous les yeux de son mari. Noël n’apprécie guère ces marivaudages, d’autant qu’il reste fidèle à ses voeux, résistant aux manœuvres de séduction de Renée, une amie de son épouse. Son anxiété et son alibi bancal intriguent l’enquêteur qui ne cesse de débouler, essoufflé d’avoir dû gravir tant de marches. Le domicile des Martin dans lequel se déroule ce huis clos, se niche en effet, au dernier étage d’un immeuble parisien. Le seuil franchit, l’atelier d’artiste de Monsieur, s’étale côté cour, avec un établi et un chevalet. Côté jardin, le boudoir de Madame devance un paravent menant aux autres pièces de l’appartement. Ces décors conçus par Camille Vallat, ainsi que les costumes créés par Virginie H, imprègnent le public dans l’atmosphère de la fin des années 1940,

Déjà adapté sur grand écran par Henri-Georges Clouzot en 1947, le roman policier de l’auteur belge Stanislas André Steeman paru cinq ans plus tôt, débarque sur les planches. Raphaëlle Lemann signe la mise en scène à l’instar d’une partie d’échec dans laquelle chaque personnage évolue selon les règles de déplacement des pièces. Elle incarne ainsi la coquette Belle qui progresse, jamais inquiète, en déstabilisant son mari. Entre jalousie et nervosité, Noël, interprété par François Nambot, tente de déjouer les pièges tendus par le commissaire. Flanqué d’un imper beige à la Columbo, Philippe Perrussel incarne le tenace Honoré Maria. Malvina Morisseau compose l’ardente tentatrice, tandis que Bertrand Mounier campe à la fois M. Elias, le concierge curieux et Klein, un peintre auquel le récent veuvage procure un solide mobile. Tous ces pions d’une partie de Cluedo interagissent peu ensemble. Les interrogatoires informels se succèdent, au gré de scènes annoncées par des surtitres. L’étau se resserre lentement, jusqu’au surprenant aveu de culpabilité.

Quai des Orfèvres – Légitime défense est une pièce à l’intrigue haletante.

Quai des Orfèvres – Légitime défense au théâtre du Petit Montparnasse (14e).
Depuis le 26 janvier 2023
Du mardi au samedi à 19h et les dimanches à 17h.

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