La vénus à la fourrure : Gillain et Briançon pour un casting sensuel

© E.C.

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Déjà adapté au cinéma par Roman Polanski, La Vénus à la fourrure de David Ives débarque sur les planches du théâtre Tristan Bernard. Après Emmanuelle Seigner et Mathieu Amalric, c’est au tour de Marie Gillain et Nicolas Briançon de plonger dans ce huis clos érotique.

Thomas Novachek, auteur et metteur en scène raté vient d’achever les auditions pour son adaptation de La Vénus à la fourrure tirée du livre de Sacher-Masoch. Pendu à son portable, il se lamente sur les comédiennes qu’il a vu défiler, toutes incapables, selon lui, d’incarner Wanda. Une jeune femme déboule alors, à travers le premier rang du public, jusqu’à la scène. Les bras chargés de sacs, Vanda est une sorte de condensé de tous les reproches de l’auteur new-yorkais. Elle a prévu tous les costumes de son personnage. Vêtue d’une gabardine léopard, la comédienne prend vite ses aises et dévoile une tenue toute en cuir noir, une panoplie de la parfaite maitresse SM. La robe blanche qu’elle a apporté pour son personnage sied mieux à la pièce qui se déroule au XIXème siècle.

Thomas cède face à l’insistance de Vanda et accepte de lui donne la réplique. Il est subjugué par l’interprétation de la jeune femme, qui finit par se délecter du jeu de domination maitre/esclave établi entre les deux personnages, face à un partenaire déboussolé. La réalité et la fiction s’entremêlent au point que la confusion règne quand apparait Aphrodite, la Vénus à la fourrure.

L’adaptation faite par Anne-Elisabeth Blateau de la pièce de David Ives donne au langage des moins châtié de Vanda, un ancrage contemporain. Dans le décor épuré de Jacques Gabel, composé d’une ottomane, une chaise et des accessoires de scène, Jérémie Lippmann signe une mise en scène toute en retenue et n’hésite pas à utiliser l’orchestre dans les déplacements.

Le public semble en extase devant la fougueuse Marie Gillain qui compose un rôle à contre emploi de la petite fille sage du grand écran. En corset, slip, porte jarretelle et bas, la comédienne lascive à souhait enjambe avec une aisance impressionnante le fossé entre les personnages de Vanda et Wanda. Dans un rôle plus nuancé, Nicolas Briançon déploie une large palette de caractères.

La Vénus à la fourrure est une pièce originale dans laquelle le retournement de situation dans le rapport de domination peut procurer un sentiment de jouissance.

La Vénus à la fourrure au théâtre Tristan Bernard (8e).
Du 15 octobre au 20 décembre 2014.

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