Andromaque : une tragédie grecque classique au Français

Andromaque-Comedie-Francaise

© E.C.

Une lumière tamisée, des colonnes devant un mur qui s’éclipse pour laisser apparaître l’immensité de la scène, l’antiquité grecque envahit la salle Richelieu pour Andromaque. Cette pièce incontournable du répertoire de la Comédie-Française dépeint une chaîne amoureuse à sens unique aux lendemains de la guerre de Troie. Oreste est épris d’Hermione, qui aime Pyrrhus, qui veut conquérir le cœur d’Andromaque, qui repousse ses avances fidèles au souvenir de son défunt époux.

La scénographie et les lumières d’Yves Bernard donnent une belle atmosphère à la pièce, simple, sans extravagance. Les costumes de Virginie Merlin apportent une note de fantaisie. Les femmes revêtent des toges et les hommes des drapés et des pantalons, tous ceints de tulle, pointe de douceur dans la tragédie qui se joue.

La sobriété de la mise en scène de Muriel Mayette-Holtz sublime le texte de Jean Racine. Nul besoin d’artifice pour monter ce classique. Le public est suspendu aux lèvres des comédiens, particulièrement à celles de Clément Hervieu-Léger, Oreste, tiraillé par sa passion et qui sombre dans la folie ; de Léonie Simaga, Hermione, orgueilleuse, fière et espiègle. Il vibre avec Éric Ruf, sensible et troublant Pyrrhus. Alors qu’Achille, son père, vainquit les Troyens et assassinat Hector, il compte désormais gagner la veuve troyenne qu’il détient captive avec son fils. Il palpite avec Cécile Brune, digne Andromaque. Un temps résignée à la perte de son fils Astyanax, elle choisit de s’offrir à Pyrrhus et de sacrifier sa vie pour sauver celle d’Astyanax.

Chacun de ces personnages dispose d’un conseiller. Sur scène, les quatre couples évoluent ensemble, les confidents statiques assistent aux échanges entre leurs maitres, puis les confrontent avec ferveur en tête à tête. Florence Viala incarne parfaitement la sagesse et la dévotion de Céphise, la confidente d’Andromaque. Suliane Brahim interprète l’ingénue Cléone, confidente d’Hermione. Sébastien Pouderoux campe le prosaïque Phoenix, gouverneur d’Achille puis de Pyrrhus et Stéphane Varupenne, le fidèle Pylade, ami d’Oreste.

Les vers de Racine résonnent encore à la sortie de la Comédie-Française, cet classique monté de façon classique séduit et convainc.

Andromaque à la Comédie-Française (1er).
Du 28 février au 31 mai 2014.

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