Leonardo de la Fuente

Dramaturge

Freud et la femme de chambre : songes romains

Rome, 1923. Sigmund Freud appelle la réception de son hôtel pour demander à ne pas être dérangé le lendemain matin. Curieuse, Marie se faufile malgré tout dans sa chambre et le réveille plus tôt que souhaité, dans Freud et la femme de chambre au théâtre Montparnasse. Freud séjourne en Italie avec sa fille Anna. Il souffre d’un cancer de la mâchoire et du deuil de son « petit-fils préféré » Heinerle et de sa fille Sophie. Dans le pittoresque décor d’une chambre d’hôtel conçu par Catherine Bluwal, Marie retrouve cet « hypnotiseur de cirque » qu’elle rencontra lorsqu’elle avait 10 ans. Désormais âgée de 23 ans, la femme de chambre découvre que l’homme qu’elle admirait tant s’avère aigri et complètement hors sol. Ils se comprennent rarement. Il étudie les rêves d’une façon qui lui semble incohérente et soigne les névroses par la psychanalyse. Ce récent remède popularisé depuis apparaît illusoire, comme souvent sur scène.

L’intrigue plutôt maigre imaginée par Leonardo de la Fuente, relève plus de la lutte des classes que de la biographie. La jeune femme vole rapidement la vedette au psychanalyste. Sujet du docteur, elle se dévoile plus que lui qui traîne sa tristesse. Alain Sachs met en scène cette confrontation du feu et de la glace. Lunettes rondes et barbe soigneusement taillée, François Berléand incarne un Sigmund Freud amer, déstabilisé et distrait par une femme de chambre. L’ingénue Nassima Benchicou campe l’exaltée Marie. Joie de vivre personnifiée, elle aime tout ce qui est agréable : manger de bons plats, danser et faire l’amour. Ce rôle lui offrira peut-être le Molière de la révélation féminine.

Freud et la femme de chambre est une rêverie comique.

Freud et la femme de chambre au théâtre Montparnasse (14e).
Du 20 janvier au 5 mai 2024.
Du mercredi au samedi à 21h, les samedis à 16h30 et les dimanches à 15h.