À l’approche de l’élection présidentielle, l’Alhambra racole avec Promesses de campagne. Le public y suit les déboires d’une personnalité politique visant la présidence lors du prochain scrutin. Le député Victor Bourgnarol exerce un odieux chantage sur le ministre Philippe Maurin. L’ancien acolyte de malversation détient un dossier compromettant illustrant la corruption du membre du gouvernement. Au cours d’un week-end dans sa résidence secondaire, le ministre tente de se dérober à l’ultimatum de son ancien complice. Pour sauvegarder sa réputation, il peut compter sur le dévouement de son assistante Alexia et sur le soutien de son épouse Ludivine.
Pierre Sauvil ne ménage pas ses efforts dans la caricature. Magouilles, corruption, sexe, tout y passe, depuis l’absence de scrupules du politicard jusqu’à l’incapacité culinaire totale de son épouse en l’absence de l’employée de maison. Ces personnages excessifs gravitent au royaume de la mauvaise foi. Ils s’agitent dans le bureau aux allures officielles ouvert sur une véranda, dans la mise en scène de Ludivine Desrousseaux et Alain Cerrer, qui interprète un Philippe Maurin, à l’exemplarité menacée par Victor Bourgnarol. Thierry Heckendorn campe ce vieux briscard, magouilleur et coureur, prêt à tout pour arriver à ses fins. Tonya Kinzinger compose Ludivine, épouse trophée qui s’émancipe et se débride au fil de la pièce. La pétillante Jane Resmond séduit en Alexia, assistante énarque au langage pompeux incompréhensible sans un minimum de concentration. Claudine Barjol s’avère désopilante en Charlotte, ancienne Mata Hari reconvertie en vorace attachée de presse. Nicolas Thinot complète la distribution en secrétaire particulier taciturne. Ils entrainent le public dans les tréfonds de la morale et leurs idées préconçues, ainsi le ministre juge qu’un néophyte en politique n’a aucune chance s’il brigue la présidence.
Promesses de campagne est une comédie distrayante.
Promesses de campagne à l’Alhambra (10e).
Depuis le 20 janvier 2022.
Une Catalane à Paris 