La culture : une satire à ciel ouvert

la culture-nava 2016

© E.C.

La dix-septième édition du festival NAVA s’est achevée ce samedi 30 juillet 2016, avec la seconde représentation de La culture de Jean-Marie Besset. Dans le théâtre à ciel ouvert de l’ile de Sournies, cette comédie plonge le public dans les rouages du pouvoir. Ophélie Forlipopoli (Laure Marsac), la ministre de la culture a décidé de remercier le directeur du centre dramatique de Montpellier Rémi Levé (Francis Frappat). Ce dernier dispose de quelques alliés pour contrer la décision qu’il juge injuste. Il y a Évariste Vrai (Alain Marcel), son ami qui triomphe sur les planches parisiennes, Odile Crocus (Annie Grégorio), l’adjointe à la culture avec laquelle il entretient de cordiales relations et Felixia Jeune (Camille Rutherford). Cette auteure qui ne mâche pas ses mots exècre le terme féminisé employé pour nommer sa profession. Rémi a succombé aux charmes de la jeune femme en résidence à Montpellier. Les discussions de ces personnages dans le chef-lieu héraultais se déroulent côté jardin. Un buste de Molière rouge sépare la scène en deux parts égales qui contiennent chacune deux sièges.

Lorsque les lumières éclairent côté cour, l’action se déplace au Palais-Royal où la survoltée Ophélie Forlipopoli s’entretient avec Roch Lefoureur. Conseiller et objet sexuel de la ministre, il ne jure que par « l’hybridation des formes » pour les créations contemporaines et reproche à Rémi de ne pas être assez « structurant dans le réseau ». Alors qu’une forte tension sexuelle lie ces deux protagonistes, Léonore (Marie-Christine Letort), la directrice de cabinet fait, elle, office de confidente ou de nounou comme dans une tragédie.

Instigateur du festival et logeurs des comédiens, Jean-Marie Besset signe une satire du microcosme du spectacle vivant et de la politique notamment culturelle. Le langage cru de la ministre laisse penser que l’auteur, lui-même, suit les dictats du théâtre moderne. La profusion de références à l’actualité perd un peu les spectateurs qui réagissent plus volontiers aux anecdotes régionales, comme lorsqu’un personnage compare Montpellier depuis le décès de Georges Frêche à « la Yougoslavie depuis la mort de Tito. »

En toute simplicité le festival promeut les nouveaux auteurs de la vallée de l’Aude. C’est donc avec leurs vêtements de ville que les comédiens munis du texte le lisent et se l’approprient dans une mise en espace de Nicolas Briançon. Le public anticipe les déplacements des interprètes puisque lorsqu’ils descendent du plateau, ils s’assoient sur des chaises alignées sur les bords de la scène.

La culture est une satire séduisante et déroutante à la fois, sublimée par les comédiens et le cadre verdoyant de l’île de Sournies.

La culture au théâtre de de l’île de Sournies (Limoux).
Les 29 et 30 juillet 2016 à 21h30.

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