Revenir un jour : émotion et dérision autour des boys bands

Revenir un jour-Palais des Glaces

© E.C.

2be3, Alliage ou O-Zone, les boys bands ont marqué l’adolescence de toute une génération. C’est donc avec un brin de nostalgie que le public du Palais des Glaces assiste à Revenir un jour. Vanessa, l’ancienne chorégraphe des Oneagain4 propose aux quatre membres de reformer le groupe le temps d’une tournée. Dix ans après leur séparation, chacun appréhende ces retrouvailles à sa façon, d’autant qu’ils ont bien changé. Chris, devenu comédien, mène une vie tranquille auprès de ses deux enfants. Steeve a pris du poids et tient une baraque à frites. Jordan vit aux States, d’une étonnante profession. Alex, accro à toutes sortes de substances, sort beaucoup à défaut d’une reconversion réussie.

Franck Le Hen signe une pièce réaliste, entre humour et émotion. Revenir un jour analyse le phénomène des années 90, ces jeunes hommes aux corps d’athlètes qui exécutaient des chorégraphies sensationnelles et provoquaient l’hystérie des filles, et leur soudaine célébrité qui en a découlé. Les Oneagain4 sont des amis d’enfance, ils ne savaient même pas chanter lorsqu’ils ont été propulsés dans la lumière. L’étiquette boys band leur colle à la peau depuis leur dissolution. Au delà des boys bands, Revenir un jour traite des dommages de la notoriété éphémère de ces jeunes candides qui précédèrent, d’une certaine façon, les candidats de télé-réalités.

Olivier Macé réalise une mise en scène dynamique, avec des films projetés sur un écran entre les scènes. Les spectateurs assistent à un spectacle dans le spectacle, avec une performance vocale et artistique des Oneagain4, qui suscite l’engouement du public.

Edouard Collin campe Alex, le hit boy qui adore voir son image dans les pages des magazines. Rodolphe Sand est irrésistible dans le rôle de Steeve, drôle et touchant à la fois. David Tournay incarne Jordan, emmuré dans le personnage qu’il s’est façonné. Face à eux, Franck Le Hen joue le responsable de la bande. Christine Lemler, en coach autoritaire, apporte de la douceur au milieu de ces quatre mâles.

Revenir un jour est une pièce parfaitement réussie sur l’amitié et le contrecoup de la célébrité. Avec la dérision comme maître-mot, Revenir un jour plonge le public du Palais des Glaces dans les années 90, à l’époque où les 2be3 chantaient « Partir un jour, sans retour… »

Revenir un jour au Palais des Glaces (10e).
Du 13 mai au 2 août 2014.
Du mardi au samedi de 13h à 18h30.

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