Edith S. : née juive devenue Soeur Thérèse-Bénédicte de la Croix

Edith S-Théâtre Déjazet

© E.C.

Le théâtre Déjazet met en lumière un destin méconnu, dans la pièce intitulée Edith S. Août 1942, réfugiée au carmel d’Echt en Hollande, la philosophe Edith Stein, entrée au carmel de Cologne sous le nom de Soeur Thérèse-Bénédicte de la Croix, est arrêtée et emmenée en déportation. Avant de quitter le carmel, elle rembobine le fil de sa vie et convoque les personnages qui l’ont construite.

Née le jour du Grand Pardon, dans une famille juive en Allemagne, Edith Stein apparaît d’abord sous les traits d’une adolescente qui s’ennuie à l’école et se déclare athée, au grand désespoir de sa mère Augusta. A l’université, elle s’éprend ensuite d’Hans Lipps puis de Roman Ingarden, deux amis de la communauté philosophique de Göttingen. Elle n’ose pas avouer ses sentiments et les idylles ne naitront pas. Son professeur Adolf Reinach l’initie à la phénoménologie, mais son doctorat en poche, Edith ne peut pas enseigner puisqu’elle est femme et juive.

A la mort du philosophe, après un entretien avec sa veuve Anna Reinach et la lecture de Sainte Thérèse d’Avila, elle décide de se convertir au catholicisme. Elle devient Soeur Thérèse-Bénédicte de la Croix. A la suite de la nuit de Cristal, Edith est interdite d’enseignement. Le jour du Grand Pardon, elle annonce à sa famille sa décision d’entrer au carmel de Cologne, non pas pour y enseigner mais pour devenir carmélite. Dans sa foi chrétienne, elle a retrouvé sa judéité et arbore une étoile de David sur son scapulaire. Face à la menace, elle refuse de dissimuler son identité et est arrêtée le 2 août 1942, avec sa sœur Rosa.

« Un temps ne chasse pas l’autre, il le perpétue » souligne la metteur en scène Marylin Alasset. D’un plateau à l’autre, Géraldine Danon campe le rôle d’Edith Stein et demeure sur scène, tandis que ses partenaires, France Darry, Catherine Zavlav et Sébastien Finck, endossent tour à tour les costumes de narrateur et d’acteurs de la vie cette femme énigmatique.

L’écriture de Maryse Wolinski, très littéraire, offre de nombreux monologues à la comédienne principale. La sobriété du décor et de la mise en scène appuient ce texte qui éclaire les spectateurs sur la vie de Sainte Thérèse-Bénédicte de la Croix, canonisée par le pape Jean-Paul II en 1999. Après Edith S., Maryse Wolinski vient de publier le roman La Passion d’Edith S. sur les derniers jours de la philosophe gazée le 9 août 1942 camp d’extermination d’Auschwitz-Birkenau.

Edith S. au théâtre Déjazet (3e).
Du 29 janvier au 28 février 2014.
Du mardi au samedi à 20h30 et les samedi à 17h.

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